Les Halles Inclusives sont revenues pour une seconde édition ! Le 17 décembre 2022 de 10h à 18h, Lyon Positif était présent durant tout l’événement au Centre des Congrès de Lyon . Crée et organisé par l’association « Prête-moi tes ailes », ce marché solidaire présente les métiers de l’Handicap en réunissant le monde du bénévolat, les acteurs de l’handicap et les collectivités territoriales, en un seul lieu.
Partenaire média des Halles Inclusives , Lyon Positif a couvert cette journée afin de mettre en lumière les 40 exposants, bénévoles et partenaires qui ont fait vivre cette journée solidaire. Que cela soit dans l’alimentaire, l’habillement, la décoration, les cosmétiques… De nombreux secteurs professionnels emploient des personnes en situation de handicap.
Parmi les acteurs, des ESAT (Établissements et Services d’Aide par le Travail), qui sont des structures qui permettent aux personnes en situation de handicap d’exercer une activité professionnelle tout en bénéficiant d’un soutien médico-social et éducatif. On y retrouve aussi des EA ( Entreprises Adaptées ) qui comptent un pourcentage de travailleurs porteurs d’un handicap, des entrepreneurs en situation de handicap ou encore des entreprises travaillant avec les ESAT.
« Cet engagement associatif est une véritable spécificité de notre pays »
Nées durant la crise sanitaire de la Covid-19, Les Halles Inclusives ont grandi dans un contexte événementiel compliqué. Cette année, la gestion de l’événement est alors revenue aux mains volontaires de l’association « Prête-moi tes ailes », fondée par Clotilde Jenoudet-Henrion, qui lutte contre l’isolement des familles concernées par le handicap, au sein du Centre des Congrès de Lyon , dirigé par Sylvain Douce, son directeur général.
« L’objectif de cet événement est de se sentir utile à l’humain surtout depuis la sortie de cette crise Covid, où on était tourné vers nous-mêmes ».
Clotilde Jenoudet-Henrion, Présidente de l’association “Prête-moi tes ailes”.
Pour certaines personnes, pour qui le lien social est absent dans leur profession, l’engagement associatif permet de pallier ce manque. Être au contact de l’humain, apprendre à accepter la différence, s’affranchir du jugement… En donnant leur sourire, leur temps et leurs mains, les bénévoles se nourrissent eux même de leur partage. Comme un besoin de trouver du sens, aussi bien dans le milieu professionnel que personnel et ce, dans l’intérêt collectif.
Comme le souligne, Sandrine Chaix, Vice présidente en charge de l’action sociale et handicap à la région Auvergne-Rhône-Alpes, interviewé sur notre plateau. “Ce type d’événement doit continuer d’exister pour que le sujet de l’handicap devienne un sujet transversal”.
“L’idéal serait qu’on ait plus à en parler, car cela serait totalement naturel, qui dit accueil, dit accueil inclusif “
Hélène Duvivier Dromain – Vice Présidente de la Métropole de Lyon, en charge du Tourisme, de l’International et de l’Europe.
Changer de regard sur l’handicap
Retourner le problème dans l’autre sens, voilà ce qu’ont choisi de faire ces structures : prouver que les personnes en situation de handicap ont des compétences, mais que « leur travail doit être adapté à leur besoin, leur situation, leur compétence et à leur appétence » Denis Jeune, directeur des esat de l’Afiph (Association Familiale de l’Isère pour Personnes Handicapées).
Cet esat se présente comme « le pôle emploi de l’handicap”. Aussi bien compétent pour fabriquer des freins pour les voitures EXFAM, pour assembler des tapettes à mouches artisanales… Les salariés porteurs d’handicap bénéficient d’un large éventail d’activité et peuvent pratiquer des métiers diversifiés et adaptés. Un constat également identifié aux ateliers Denis Cordonnier.
Soulagé d’avoir pu trouver un métier qui lui correspond aux ateliers Denis Cordonnier, Cyril se considère comme “spécialiste du lavage des voitures” : « J’en avais marre d’être assis, je voulais un boulot qui bouge plus ». L’esat fait travailler ses salariés dans le milieu ordinaire pour s’épanouir psychologiquement et physiquement.
D’autres manières de parler de l’handicap
Ces structures ont aussi pour mission de sensibiliser le public non informé sur le handicap et Lyon Positif a rencontré l’entreprise « Le Regard Français ».
Deux copains, amis de longues dates, dont Valentin Duthion un de ses fondateurs, souhaitaient parler d’handicap de manière plus légère avec une pointe d’humour. Leur volonté est de mettre en avant le savoir-faire des personnes porteuses de handicap. Des T-shirt, des sweat, et des chaussettes “Made in France”, se distinguent par leur humour décalé et sont nés de la marque Handiresponsable. Une marque qui garantit la fabrication par des personnes en situation de handicap dans une démarche responsable : « Il y a un vrai maillage, pour créer du lien entre chaque acteur et permettre de consommer à impact social positif » .
« Soyez-vous, soyez différent »
Valentin Duthion, co-fondateur de la marque “Le Regard Français”.
Inspirer par l’action, telle est la devise de Lyon Positif, c’est aussi ce qu’a décidé de nous transmettre Armand Thoinet durant sa conférence. Porteur de la maladie de la Sclérose en plaques, il a trouvé le courage aujourd’hui d’être plus fort qu’elle grâce au sport. Kayak, parachute, parapente, tandem, défis sur défis, ce représentant “Sport et Handicap” de la région Auvergne-Rhônes-Alpes n’est jamais rassasié et traverse le monde entier, pour parler de l’handicap qui pourtant, ne se voit pas . Il défend l’aide bénéfique qu’apporte le sport à la santé mentale, l’ouverture sociale et à de meilleures conditions physiques.
La jeunesse a de l’ambition
Les Halles inclusives sont aussi l’occasion de montrer que la jeunesse a soif d’apprendre peu importe leur différence et Nathan Mosa en est le parfait exemple. À seulement 17 ans, cet ancien bénévole de la première édition est un jeune entrepreneur porteur d’un handicap qui a créé sa société « Mimiwood », spécialisé dans la menuiserie : planche à découper, échiquier, sapin, couture…
Encore étudiant, il fait preuve de détermination et jongle entre l’école la journée et son travail de menuisier les soirs et les week-ends. Très fière de lui, son parrain François Paret, fondateur de l’association « Sous l’étoile une étincelle », le suit dans son projet puisque cet incubateur accompagne des associations et entrepreneurs dans le domaine du social et de la préservation de la nature.
Une détermination dont a fait preuve aussi Youssef de la fondation OVE. Il travaille aux ateliers du planteau, un esat spécialisé dans le milieu horticole. Arrivé sans connaissance et sans pratique, Youssef a tout apprit sur le terrain. À bord de la fourgonnette « Flower truck » avec son équipage pour vendre ses plantes, il nous explique, accompagné de son moniteur Alexandre Duquesne, comment il s’occupe des plantes, les rempotent, leur donne de l’eau, que ça soit des plants de légumes, fleurs de balcons, arbres fruitiers, plantes aromatiques, sachets de tisanes… Aujourd’hui Youssef a su s’adapter et apprendre les techniques sans perdre de sa soif d’apprendre.
« Les gens s’engagent pour lever la tête, regarder qui sont autour d’eux et les accepter tels qu’ils sont »
Clotilde Jenoudet-Henrion, Fondatrice de l’association “Prête-moi tes ailes”.