Thomas DOSSUS, sénateur du Rhône et de la Métropole de Lyon (depuis le 24 septembre 2023) et par ailleurs conseiller municipal du 7ème arrondissement de Lyon, était l’invité politique de Frédéric DUVAL sur Lyon 1ère ce samedi 13 Janvier 2024. Retrouvez son interview consacrée notamment à son avis sur le nouveau gouvernement de Gabriel ATTAL, mais également son avis tranché sur le bilan à mi mandat du maire de Lyon et ses propositions sur l’avenir de notre démocratie numérique et des réseaux sociaux, Tik Tok notamment
Le plus jeune Premier Ministre de l’histoire, des départs attendus et des entrées surprises, une prise de guerre et du débauchage à droite, des punchlines à outrance, c’est peu de dire que depuis ce mardi 9 janvier les commentateurs et éditorialistes s’en donnent à cœur joie pour tenter de décrypter la plus récente tentative de révolution Macronienne. Sur ce sujet éminemment politique, Thomas DOSSUS, jeune sénateur par l’âge (même si aujourd’hui à 41 ans on semble déjà un peu dépassé) et dans le mandat (puisqu’il est élu depuis 2020 seulement dans le 7ème arrondissement avant d’accéder au sénat en septembre 2023), nous propose, sous son air bonhomme, un regard acéré et un avis très tranché.
Ainsi, lorsqu’on l’interroge sur ce nouveau casting gouvernemental, il déplore d’abord le fait “que l’on ait de nouveau séparé les enjeux de transition et ceux en lien avec l’énergie dans deux ministères distincts. Cela affaiblit les moyens et dilue les responsabilités sur un enjeu pourtant affiché comme prioritaire dans les discours mais clairement pas dans les faits”. Selon lui, on est dans le cosmétique pur et l’affichage politique avec ce revival sarkozyste.
Le seul éclaircissement positif de ce remaniement « c’est que les choses sont claires désormais et qu’on est bien dans un gouvernement de droite ». Cette situation éclaircie laisse selon lui et pour la suite une large place à une union de la gauche hors la Nupes qui plus est moribonde. Pour les présidentielles certes mais pas pour les prochaines échéances européennes, car il juge normal que pour ce scrutin du 9 juin 2024, qui est pourtant un enjeu majeur pour notre pays tant les sujets traités et les décisions sont au cœur de nos préoccupations du quotidien, les écologistes aillent seuls à la bataille. Pour lui en effet, « c’est un scrutin proportionnel à 1 tour dans lequel chacun peut et doit se compter. Cela ne se fait pas au détriment de la gauche car les projections et sondages indiquent qu’il y aura plus de députés européens de gauche avec plusieurs listes qu’avec une liste commune ».
Plutôt discret pas nature et loin d’être omniprésent dans les médias, il explique cette posture choisie par la différence de statut et de manière de travailler entre les sénateurs et les députés. Les sénateurs ont moins besoin d’exister aux yeux de l’opinion publique, car il sont élus par de grands électeurs et n’ont pas à être dans la dictature de la communication instantanée. Il évoque pourtant son engagement politique personnel, né très tôt dans une famille certes engagée mais qui lui est venu surtout en lisant Charlie Hebdo et notamment les dessins de Cabu qui était très porté (et en avance déjà) sur ces questions environnementales.
Lors de l’entretien, il s’est également exprimé sur les discussions en cours relatives au changement de statut de la métropole et au projet de changement de mode de scrutin de la loi PLM qu’il suit de près au Sénat (à la demande expresse de Gregory DOUCET et Bruno BERNARD). Selon lui, le calendrier parlementaire étant ce qu’il est, il reste circonspect sur la possibilité que cela intervienne avant les prochaines échéances électorales de 2026. Il en a profité pour évoquer largement le bilan de mi-mandat à de Grégory DOUCET, qu’il connait bien par ailleurs (de même que la députée Anne Charlotte GARIN) puisqu’ils sont issus de l’ONG Handicap International qui a son siège mondial à Lyon. Il considère qu’à mi-mandat et comme l’évoquait récemment le maire lors de ses vœux, il faut encore accélérer la transformation de la ville du fait de notre situation d’urgence climatique et rappelle que l’écologie doit également reposer aussi sur un pilier essentiel pas assez évoqué selon lui : la justice sociale.
Découvrez également dans l’interview ses propositions et réflexions autour de l’impact des réseaux sociaux et de Tik Tok notamment sur notre vie démocratique, ses engagements et convictions sur les transitions écologiques et son regard aiguisé sur l’écosystème politique Lyonnais.