200 personnes sont restées en vie grâce à “ Permis de sauver “. L’application lyonnaise a été conçue en 2018 par le pompier professionnel lyonnais Ganème Asloune pour pallier les manques dans la chaîne des secours d’urgence. Après avoir mobilisé puis introduit les « citoyens sauveteurs » auprès des opérateurs de secours, cette application étend désormais ses fonctionnalités avec un nouveau service personnalisé dédié au monde professionnel.
Un monde du travail de plus en plus concerné
Son succès a su convaincre le monde des entreprises puisque depuis presque 2 semaines, plus de 50 collaborateurs venant d’une douzaine d’entreprises de tous secteurs de la région Auvergne-Rhône-Alpes ont suivi une formation intensive aux premiers secours avec un double objectif : apprendre les gestes qui peuvent sauver des vies et devenir membres actifs de l’application ” Permis de Sauver “.
Un enjeu essentiel aujourd’hui dans l’univers professionnel puisque, selon l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière, “ 38 % des accidents du travail en 2021 concernaient des accidents domicile-travail ou déplacement professionnel “. Le nouveau service proposé permet ainsi de détecter les événements suspects, tels que les chutes, la perte de verticalité, les immobilités prolongées ou encore les collisions sur la route. Sur cette base et via la géolocalisation, le système alerte ensuite toutes les personnes formées, les collaborateurs référents ou les secouristes répertoriés qui se trouvent à proximité du lieu de l’accident.
L’objectif pour les entreprises participantes est à la fois de travailler sur leur approche globale de sécurité auprès de leurs collaborateurs ou ceux de leurs partenaires, de prendre pleinement leur responsabilité sociétale et de permettre à chaque salarié de s’investir concrètement dans une initiative utile et citoyenne.
” On ne se lève pas le matin pour aller au travail et mourir “
Ganème Asloune, pompier professionnel et fondateur de l’application ” Permis de sauver “
Agir rapidement : un enjeu de santé publique du quotidien
Si ce type de formation est d’une importance cruciale dans le monde professionnel, puisque l’INRS ( Institut National de Recherche et de Sécurité ) recommande ” d’avoir entre 10 à 15 % de salariés titulaires du diplôme de Sauveteur Secouriste du Travail (SST) “, c’est également un vrai sujet de santé publique dans notre vie de tous les jours. D’autres chiffres alarmants sont exposés par France Inter, tirés de la revue médicale ” The Lancet ” qui affirme que ” Chaque année en effet en France, ce sont plus de 40 000 personnes qui décèdent de mort subite, dont plus des ¾ sont des « crises cardiaques ». Sur ce type d’accident chaque instant compte puisque selon les données des sapeurs-pompiers de France, ” Le délai moyen d’intervention des secours est de 14 minutes ” et que ” chaque minute de gagnée équivaut à 10 % de chances de survie supplémentaires “.
Or, aujourd’hui en France, il est estimé par ces mêmes données que ” moins de 40% la part de la population formée aux premiers secours, dont seulement 15 % se sentent prêts à intervenir vraiment “.
Le premier maillon de secours, c’est le témoin !
C’est d’ailleurs sur la base de ce constat et après avoir assisté personnellement en 2016, au décès d’une jeune femme attablée dans un restaurant proche de celui dans lequel il déjeunait, et qui n’avait pu être réanimée malgré l’intervention des secours, que Ganème s’est penché sur le sujet avec pour leitmotiv, d’alerter et de secourir le plus rapidement en toutes circonstances.
Après plusieurs mois de développement et d’analyse de la chaine des secours qu’il connait bien en tant que pompier professionnel, il crée en 2018 « Permis de sauver » sur un principe simple : créer une « communauté géolocalisable » de citoyens formés aux gestes de premiers secours, de secouristes professionnels et de pompiers volontaires, capables d’intervenir auprès de victimes parce qu’ils sont à proximité et ce avant l’arrivée des secours traditionnels pour accroître les chances de survie.
Se former, c’est vital !
Il y a encore du chemin à parcourir mais chacun d’entre nous peut y contribuer en se formant. De nombreux organismes proposent une formation à la PSC1 (Prévention Secours Civique Niveau 1) et ce, à tout âge. Les lycéens peuvent se former gratuitement au PSC1, accessible dès l’âge de 10 ans en prenant contact auprès de la Croix-Rouge, de la Protection Civile ou des centres de sapeurs-pompiers de votre quartier.
Un formulaire peut également être rempli en fonction du département de résidence via l’union départementale de sapeurs-pompiers et des quiz en ligne existe aussi pour s’exercer sur ses connaissances en cas d’urgence sur SauveQuiVeut.fr