Depuis la rentrée nous avons commencé un partenariat avec RCF Lyon, un média de proximité avec lequel nous partageons des valeurs humaines de solidarité et de partage et l’attachement du territoire Lyonnais. Tous les mois nous proposons une chronique positive et inspirante pour parler de celles et ceux qui prennent l’initiative pour réussir les transitions.
Bonjour Frédéric DUVAL, vous êtes le directeur de la publication de Lyon positif, le média Lyonnais des récits locaux à impact positif ! Dans cette chronique positive et inspirante mensuelle, vous nous partagez de belles histoires, et des projets qui à Lyon contribuent à infléchir notre quotidien et à changer de regard sur les choses que nous pouvons faire pour avancer ensemble vers les transitions. Vous partagez avec nous des initiatives qui naissent de vos rencontres, de vos reportages et souvent aussi de l’actualité. C’est le cas aujourd’hui puisque nous allons parler d’un sujet en lien avec la journée du 8 mars.
Bonjour Anais, bonjour à toutes et tous. Oui c’est vrai. Il est difficile cette semaine, et c’est d’ailleurs une excellente chose, d’échapper aux événements, initiatives et prises de parole en lien avec cette journée abusivement présentée comme « la journée de la femme », ce qui, on en conviendra ensemble ne veut rien dire et amène une première série de précisions sur le nom complet et l’objet réel d’abord.
Le 8 mars est une journée d’action, de sensibilisation et de mobilisation dédiée à la lutte pour les droits des femmes, l’égalité et la justice. L’objectif étant de réfléchir et de faire le point sur ce qu’il reste à faire pour faire avancer la question de la place des femmes dans la société, sur l’égalité salariale évidemment, mais également sur la mise en visibilité du rôle des femmes dans l’espace public. Sur l’origine et la dimension actuelle ensuite. L’officialisation par les Nations unies date de 1977 mais la première journée répertoriée puise son origine dans le début des luttes et revendications ouvrières Nord-Américaine et est, en 1909, à l’initiative de femmes socialistes américaines. En France la première journée officielle a lieu en 1982, avec Yvette Roudy alors ministre déléguée aux droits des femmes sous la présidence de François Mitterrand. L’édition 2024 enfin a pour thème principal : Investir en faveur des femmes : accélérer le rythme.
A cette occasion vous vous êtes aussi du coup posé la question de l’engagement au féminin dans notre société, leur visibilité et la place qu’elles prennent dans l’espace public, à travers une question : Pourquoi et comment les femmes s’engagent elles davantage pour certaines causes ou dans certains secteurs ?
Je suis parti du constat de terrain à savoir que dans nos rencontres, nos reportages, près de 3 porteurs de projets dans les enjeux de transition sociale, sociétale mais surtout climatique sont des femmes. Cette donnée intuitive est corroborée par de nombreuses études qui montrent que les femmes :
- S’engagent plus fortement et de manière plus constante sur ces sujets environnementaux
- Sont globalement moins éco sceptiques que les hommes
- Traduisent cela dans les comportements concrets autour des gestes écocitoyens ou dans l’organisation du foyer.
Le revers de la médaille de cette apparente bonne nouvelle, était cependant que l’une des principales explications à cet engagement est issue de leur socialisation, c’est-à-dire la construction sociale genrée de nos sociétés occidentales qui a longtemps valorisé les comportements de l’empathie, du soin et de la coopération. De même et du fait d’une toujours très large dissymétrie dans la répartition des tâches ménagères, les femmes font des arbitrages, gèrent des priorités et ne s’engagent pas autant qu’elles le souhaiteraient dans le militantisme associatif.
On voit donc apparaitre clairement des axes de progression pour que la planète se porte mieux : il faut continuer d’orienter les politiques publiques d’éducation dans ce sens en montrant que c’est aussi leur rôle de prendre soin et que les associations environnementales continuent d’une part de communiquer de manière responsable et positive, sans culpabiliser ni ancrer sur des émotions trop négatives qui sont un frein à l’action et d’autre part offrent une palette plus large d’actions concrètes et moins chronophages.
A travers le prisme de cette journée vous avez aussi souhaité, non pas nous parler d’une initiative ou d’une personne en particulier mais de nous faire part d’une nouvelle approche, d’un nouveau moyen d’aborder ces sujets à enjeux : la fresque
Oui vous avez certainement entendu déjà parler dans votre entreprise ou dans les médias de la fresque du climat qui est la plus connue et du terme « fresqueur ou fresqueuse » celui ou celle qui l’anime. Le terme renvoie d’abord à celui initial que l’on connait de fresque comme une peinture murale imposante, réalisée en extérieur, en déposant des pigments délayés dans l’eau sur un enduit frais. Elles ont toujours eu dans l’histoire et ce depuis l’antiquité, un impact car elles sont imposantes, accessibles à tous, souvent inspirationnelles par la nature du sujet ou du message. C’est cette idée de création et de co-construction, mais également la possibilité de regarder les choses autrement et d’apprendre de manière ludique qui donne son succès à cette démarche qui s’est emparée de tous les sujets : climat, numérique, apprentissage, emploi durable…
Par exemple pour la plus connue, celle du climat et très concrètement il s’agit, en groupe, de réfléchir avec un jeu de cartes spécifiques et très illustrées afin de concevoir, sur une grande table, une sorte de grand tableau cohérent qui montre les diverses causalités et les impacts de nos décisions sur le changement climatique.
Et cette manière de sensibiliser et former s’adapte aussi à notre sujet du jour, puisque vous pouvez désormais participer à une « fresque du sexisme ».
Oui effectivement sur la même idée collaborative, ludique et immersive on peut aussi participer à ce type d’atelier d’intelligence collective pour « détricoter » la mécanique sexiste et se projeter vers une société égalitaire. J’ai d’ailleurs eu l’opportunité d’en vivre une récemment, pour former à ces enjeux les animatrices du programme L dans la ville qui est le programme transversal de l’association Sport dans la Ville, qui vise à donner les mêmes chances de réussite aux jeunes femmes dans leur insertion professionnelle comme dans leur épanouissement personnel.
Dans cet atelier on peut notamment se pencher de manière informative et argumentée sur les stéréotypes de genre, les mécanismes inconscients de reproduction des inégalités, mais aussi et surtout partager de manière empathique et bienveillante pour s’emparer d’idées, d’énergie et d’arguments pour avancer autrement vers plus d’égalité et d’inclusion.
Cela permet, au fur et à mesure de la conception de la fresque de : comprendre la mécanique globale, donner des définitions ou des explications scientifiques, de traiter les émotions ou réactions et de lever les a priori…