Tous les mois, nous proposons une chronique positive et inspirante en partenariat avec RCF Lyon, un média de proximité avec lequel nous partageons des valeurs humaines, de solidarité et l’attachement du territoire Lyonnais. Une chronique positive et inspirante pour parler de celles et ceux qui prennent l’initiative pour réussir les transitions.
Bonjour Frédéric DUVAL, vous êtes le directeur de la publication de Lyon positif, le média lyonnais des récits locaux à impact positif !
Dans cette chronique positive et inspirante mensuelle, vous nous partagez selon votre inspiration et vos rencontres, soit de belles initiatives qui à Lyon contribuent à infléchir notre quotidien, soit une actualité qui nous permet de changer de regard sur les choses que nous pouvons faire pour avancer ensemble vers les transitions.
C’est encore le cas aujourd’hui encore puisque vous allez nous parler d’une nouvelle tendance qui n’aura échappé à personne, le succès de tous les spectacles d’humour y compris sur des sujets pourtant apparemment peu propices à cela.
Bonjour Anaïs, bonjour à toutes et tous.
Oui, effectivement, nous allons essayer de rire ensemble ou au moins de sourire en se posant cette question éternelle et récurrente : « Peut-on et doit, on rire de tout ? »
À cette question un immense humoriste du siècle dernier, pardon pour la jeune génération, Pierre Desproges avait apporté cette réponse restée célèbre : « Oui, mais pas n’importe qui ! ».
Le grand philosophe Bergson, auteur d’un ouvrage sur le rire, évoquait « la dimension sociale du rire qui ne peut se développer qu’au sein d’une conscience commune et qui est nécessairement collectif ». Il y a plus longtemps encore un célèbre auteur Rabelais avait doctement expliqué que : « Le rire est le propre de l’homme », s’inspirant largement d’Aristote et expliquant que le rire.
On sait aujourd’hui grâce au développement des recherches dans de nombreux domaines que cela n’est pas aussi simple que cela ni par exemple aussi caractéristique de l’être humain et que par exemple certains animaux étaient plus proches de nous.
Ainsi, les chimpanzés savent faire preuve d’empathie envers leurs congénères dans des situations douloureuses. Certains singes également comme ce bonobo du zoo de San Diego qui comprend plus de 3 000 mots. Le rire sous des formes variables a été découvert aujourd’hui chez près de 65 espèces d’animaux comme le rat ou le phoque. L’éléphant est reconnu comme étant un des plus altruistes et certaines espèces sont résolument monogames toute leur vie comme le manchot ou le cygne…
Mais pour en revenir au rire de l’homme, la tendance est bien réelle et je voudrais l’illustrer en vous parlant d’une initiative collective réjouissante et d’un engagement individuel atypique.
Avec plaisir. Pourtant, aujourd’hui, le monde est plutôt sombre, la société sources de déchirures, d’histoires plutôt tristes et de moments d’actualité où le pire de l’homme n’est jamais loin. La planète non plus ne se porte pas mieux et l’urgence environnementale s’impose à nous chaque dérèglement majeur du climat. Pas facile de faire rire aujourd’hui ?
Cela peut sembler, en effet, paradoxal, mais pourtant, la réponse est inscrite dans votre question. Les humoristes remplissent en effet des salles de plus en plus grandes, le public des Clubs de stand-up soit de plus en plus jeune et que les réseaux sociaux, par ailleurs formidable vecteurs de publicité, sont saturés de pastilles humoristiques.
Cette tendance a été confirmée par les scientifiques qui ont montré depuis un certain temps que le rire favorise le bien-être physique et physiologique, en diminuant notamment le taux de cortisol qui est l’hormone du stress. Anxiolytique et antidépresseur.
Un moyen aussi de se mettre à distance, de prendre du recul, d’aborder les sujets autrement, par des voies détournées. Bref, les comiques sont partout y compris sur des sujets un peu inattendus comme l’urgence climatique.
C’est ainsi qu’est né par exemple le Green Washing Comedy Club. Le nom explique déjà le concept. Tout le monde, aujourd’hui, connaît le Djamel Comedy Club, à l’initiative notamment de Djamel Debbouze en 2006 qui a souhaité faire émerger une nouvelle génération de comiques, sur le principe de la scène ouverte, à la fois lors d’une émission de télévision, mais aussi dans une salle parisienne.
Le Green Washing, ou « Eco blanchiment » en français est une expression qui désigne une technique marketing qui consiste pour certaines marques à communiquer de manière trompeuse en surfant sur la thématique écologique pour améliorer leur image.
C’est donc une manière de le dénoncer qui a été choisie par un collectif d’humoristes, en mode Stand Up, qui traite exclusivement de ces sujets en lien avec les enjeux environnementaux et le climat.
Ils ont joué récemment à Lyon, lors d’un événement d’On The Green Road, où l’on a pu voir sur scène l’une des cofondatrices Rafaella Scheer dont le parcours est assez symptomatique de cette évolution.
Rafaella est diplômée de HEC et de Sciences Po. Elle a travaillé dans de grands cabinets de conseil avant d’être aujourd’hui chez un grand assureur sur ces sujets du climat justement. Elle a souhaité mettre son expertise et ses connaissances au service de chacun en faisant de la pédagogie et de la prise de conscience par l’humour.
Les enjeux complexes de l’agriculture, de la manière de la réinventer sont au cœur des préoccupations de notre société et source de débats parfois houleux quant au lien avec l’urgence climatique notamment.
Oui, c’est en soi un sujet qui peut aussi être traité en tant que tel dans son lien avec le changement climatique.
C’est ce qu’a choisi de faire Nicolas Meyrieux qui se surnomme lui-même l’humoriste paysan. Youtubeur très connu notamment depuis la série La Barbe, vidéaste et réalisateur, un temps comédien, un mantra pourrait le résumer : j’essaye de changer mon monde.
Depuis l’arrêt de « La Barbe », Nicolas Meyrieux n’a pas chômé. Il est retourné à l’école pour obtenir un Brevet Professionnel agricole, a tourné un film-documentaire Nouvelles Graines sur le quotidien d’un couple de jeunes paysan·nes et consacre désormais sa chaîne YouTube à sa nouvelle passion : l’agriculture. Cette année, il s’est installé dans les Landes, au terme d’un parcours du combattant de presque trois ans pour trouver un terrain, autour d’un beau projet de Jardin-Forêt.
En parallèle, il a écrit et joué trois spectacles de stand-up, continuant d’aborder les enjeux écologiques avec humour, pédagogie et poésie sur scène. Cet été, il a promené son dernier spectacle « On ne sait pas » dans une trentaine de fermes partout en France. Et même en Avignon.
Un bon moyen par le rire de lutter contre la solastalgie. Il s’agit d’une forme de souffrance et de détresse psychique ou existentielle causée par les changements environnementaux passés, en particulier concernant la destruction des écosystèmes et de la biodiversité, et par extension le réchauffement climatique. Elle se rapproche en cela de l’éco-anxiété.
Chez Lyon Positif, vous allez plus loin en accompagnant cette tendance autour d’un de vos événements Positiv In Lyon qui sera consacré à ce sujet en essayant de répondre à la question : « La planète peut-elle encore nous faire rire ».
Tout à fait.
Notre objectif essentiel sur Lyon Positif est d’informer autant que d’expliquer, de raconter autant que de valoriser. C’est également celui d’aller à la rencontre de notre communauté, dans la proximité pour diffuser l’information autrement.
C’est pourquoi notre prochain événement public, dans lequel nous enregistrons une émission de TV en direct, sera centré sur cette thématique et suivie d’un spectacle de Nicolas Meyrieux avec le Green Washing Comedy Club en 1ère partie.
Et comme on voit les choses en grand, on a réservé pour cela la Bourse du travail. Une salle mythique à Lyon, qui est aussi depuis toujours un lieu d’engagement et de combats pour les droits et reconnu comme un haut lieu de l’activisme révolutionnaire. Ce qui est en soi un programme
La soirée est programmée le mercredi 15 mai à 20 h et cela risque d’être vraiment sympa et drôle…