Si vous êtes un fervent consommateur de musique électronique et à l’affût des sorties lyonnaises à ne pas louper, vous avez surement fêté la vingtième édition de Nuits Sonores, événement lyonnais incontournable. Durant 5 jours et 5 nuits, l’association Arty Farty fait résonner la musique électronique dans des lieux culturels emblématiques de Lyon, comme les anciennes usines Fagor-Brandt, la Sucrière, le Sucre, ou encore à Confluence. Un festival conscient des dangers de la nuit pour les femmes qui fait confiance depuis 3 ans à l’association Safe Women Walk, le réseau d’entraide entre femmes. Lyon Positif a suivi cette association, au coeur de Nuits Sonores.
Selon une étude britannique, publiée en juin 2018 sur un échantillon de 1 188 personnes, près de la moitié (43%) des festivalières âgées de moins de 40 ans déclarent avoir subi un comportement sexuel non consenti dont 30 % victimes de harcèlement ou d’agression sexuelle dans des festivals. Des chiffres qui choquent et se ressentent aussi dans les discussions. Fatigué de son impuissance face aux agressions que vivent ses amies, Alexis Mouchot, agit et fonde l’association lyonnaise Safe Women Walk.
” Étant quelqu’un d’assez fêtard, c’était inconcevable pour moi de me dire que mes amies ne pouvaient pas aller en soirée comme moi, qu’elles aient constemment peur, qu’elles soient obligées de s’habiller autrement pour être moins embêté…”
Alexis Mouchot, fondateur de l’association Safe Women Walk
C’est de cette exaspération qu’est né le groupe Facebook « Safe Women Walk », un réseau d’entraide entre femmes ( 2500 membres ) qui partagent leur trajet pour se sentir plus en sécurité le soir. “Une safe place virtuelle devenue vecteur de lien social”, raconte Garance Sansaloni, bénévole chez Safe Women Walk, puisque par la suite, des groupes intercommunautaires, inter arrondissement se sont créés pour que l’échange soit encore plus facile.
Amis perdus dans la foule , téléphone volé, agression et harcèlement sexistes … Safe Women Walk, partenaire de Nuits Sonores est à l’écoute des femmes. Organisés en équipe de jour et de nuit, les 20 bénévoles s’organisent collectivement et déambulent sur le festival pour prévenir, rassurer et sensibiliser les femmes de leur assistance et d’une safe place mise à leur disposition. Un soutien qui offre un cadre sécurisant et une oreille attentive à leurs problématiques. Cette prévention attise également la curiosité et permet de renouer le dialogue avec les premiers concernés. Une prévention qui touche alors tout le monde et met en lumière le harcèlement au quotidien que peuvent vivre les femmes : dans la rue, les transports en commun, dans le milieu festif. Des échanges qui servent à rester en alerte et à s’entraider, pour que l’accès aux festivals soit plus égalitaire.